La distraction et la somnolence au volant sont deux sources majeures d’accidents mortels. En 2022, en France, la distraction au volant représentait près de 25% des accidents mortels, tandis que la somnolence provoquait ⅓ des accidents mortels sur l’autoroute. Et cela, sans compter le nombre de blessés graves impliqués dans un accident de la route.

La somnolence au volant, de quoi parle-t-on ?

La somnolence au volant est un état de fatigue avancé (sans préavis contrairement à la fatigue que l’on peut anticiper) qui peut affecter la vigilance et la capacité à conduire en toute sécurité.

Elle survient généralement sur des trajets moyen à long, de plus de 2 heures. Elle touche les conducteurs qui roulent sur des routes souvent en ligne droite, sur des trajets monotones : autoroutes, nationales, départementales.

À la différence des causes provoquant la distraction au volant, la somnolence, elle, est complètement subie par le conducteur. Mais heureusement, il existe des leviers et des solutions simples à mettre en place pour lutter contre l’endormissement au volant.

Comment reconnaître les signes de somnolence en conduisant

Les signes de la somnolence au volant incluent des bâillements répétés, des paupières lourdes, des difficultés à se concentrer et des périodes d’inattention.

Dans les cas les plus graves, la somnolence peut entraîner une perte de conscience momentanée ou des micro-sommeils, c’est-à-dire de courtes périodes d’endormissement involontaire.

La fatigue et la somnolence peuvent entraîner des temps de réaction plus lents, une diminution de la vigilance, une baisse de la coordination œil-main, ainsi qu’une diminution de la capacité à maintenir une attention soutenue.

Ces effets peuvent rendre le conducteur moins capable de réagir rapidement aux situations imprévues sur la route, telles que des changements de voie, des freinages brusques ou des obstacles sur la route. Cela peut augmenter considérablement le risque d’accident.

Prendre soin de son sommeil, c’est la clé pour prendre la route sereinement

Non, nous ne sommes pas tous égaux face au besoin de sommeil ! Et oui, c’est injuste, mais c’est une réalité. En fonction de sa génétique, de son activité professionnelle, de sa situation familiale ou même de son état psychologique, nos besoins en sommeil sont différents d’un individu à un autre. En moyenne, les français dorment 6h41 par nuit. Nous avons perdu 1h de sommeil en 50 ans, dû au mode de vie, stress, utilisation des écrans, boissons énergisantes …

Et seulement 20% de la population dort plus ou moins. 

Et si nous ne dormons pas suffisamment ? Nous accumulons de la dette sommeil.

La dette de sommeil fait référence à la quantité de sommeil que nous devons récupérer pour retrouver un niveau optimal de fonctionnement après une période de sommeil insuffisante ou de privation de sommeil. Pour remédier à la dette de sommeil, il est important de prendre des mesures pour améliorer la qualité et la quantité de notre sommeil, comme établir une routine de sommeil régulière, éviter les stimulants avant le coucher, créer un environnement de sommeil propice et consulter un professionnel de la santé en cas de troubles du sommeil persistants.

Comment lutter contre la somnolence au volant ?

La somnolence et la fatigue au volant est forcément subie par le conducteur : impossible pour lui de remédier à un manque de sommeil d’une heure sur l’autre. Cependant, en cas de coup de mou, il existe quelques techniques simples pour regagner de l’énergie :

1

Faire une pause :

si vous ressentez de la somnolence pendant la conduite, il est important de faire une pause dès que possible pour vous reposer. Descendez de la voiture, étirez-vous, marchez un peu et prenez une collation légère pour vous réveiller. Toutes les 2 heures la pause s’impose.
2

Éviter les sucreries :

elles vont générer un boost énergétique immédiat, certes, mais l’effet rebond avec une baisse d’énergie se fera ressentir dans la 1/2h suivante. C’est donc contre-productif !
3

Faire une sieste :

si la fatigue est trop forte et que vous êtes en voyage sur une longue distance, planifiez une sieste pour vous reposer avant de reprendre la route. Trouvez un endroit sûr pour vous arrêter et dormir pendant 10 à 20 minutes, mais pas au delà pour éviter d’être contre-productif en entrant dans un sommeil profond
4

Séance de luminothérapie (lumière blanche) :

le matin au réveil ou pendant les pauses de conduite
Il est important de se rappeler que ces conseils ne sont pas des substituts à un sommeil adéquat. Il est recommandé de dormir suffisamment avant de prendre la route pour éviter la somnolence au volant.

Un système d’aide à la conduite embarquée (ADAS) ? 

Aujourd’hui, nos véhicules s’équipent de capteurs anti-somnolence capables de détecter et d’alerter sur un état de somnolence après 2 heures de conduite (alerte sonore ou visuel sur le tableau de bord).

Les principales causes de distraction au volant

Les distractions au volant peuvent survenir sur tout type de trajet, qu’ils soient courts ou longs, connus ou habituels. Elles sont souvent provoquées par le comportement du conducteur : téléphone, musique trop forte, manger et boire au volant… D’ailleurs, dans un contexte d’entreprise, c’est souvent les salariés cadres qui sont les plus touchés.

Cependant, il est facile d’identifier les causes et donc, de lutter contre ces dernières.

Les risques liés à l’utilisation du téléphone portable en conduisant

L’utilisation du téléphone portable : qu’il s’agisse de passer ou de répondre à des appels, d’envoyer des messages ou d’utiliser les réseaux sociaux, l’utilisation du téléphone portable en conduisant est une source de distraction majeure, c’est pourquoi elle est interdite. Les incidences sur la conduite sont nombreuses :

ANTICIPATION :

l’attention étant prioritairement donnée à la conversation (surtout si le réseau et la qualité sonore ne sont pas optimums), il n’y a plus d’analyse de l’environnement en amont et l’anticipation n’existe plus.

TEMPS RÉACTION :

Le temps de réaction est augmenté de 50% avec l’utilisation du téléphone. A 50 km/h, cela correspond à une augmentation de la distance de freinage de 7 mètres !

TRAJECTOIRE DU VÉHICULE :

En regardant son téléphone pour lire un SMS, le conducteur quitte la route des yeux et tourne la tête sur le côté pour regarder son téléphone. C’est physiologique, les mains suivent les yeux, impossible de lutter contre cette vérité. Les mains du conducteur vont donc légèrement bouger ce qui aura pour conséquence une déviation de trajectoire. Le véhicule va progressivement dévier de sa voie de circulation jusqu’à passer sur la voie d’en face ou la bande d’arrêt d’urgence. Comme le conducteur n’a pas les yeux sur la route, il ne s’en rend même pas compte …

Manger et boire au volant : attention, danger !

Manger ou boire en conduisant peut être dangereux car cela peut détourner l’attention du conducteur de la route. Alors si vous avez un petit creux pendant votre trajet : faites une pause ! Quelles sont les conséquences possibles ?

1

Perte de concentration

Manger ou boire en conduisant peut distraire le conducteur de la route et de l'environnement qui l'entoure, ce qui peut entraîner une perte de concentration. Cela peut rendre le conducteur moins attentif aux autres véhicules, aux feux de signalisation, aux panneaux de signalisation, aux piétons et aux cyclistes.
2

Diminution de la dextérité

Manger ou boire en conduisant peut diminuer la dextérité du conducteur, car il doit utiliser une ou plusieurs de ses mains pour tenir la nourriture ou la boisson, ce qui peut rendre plus difficile la manipulation du volant, des pédales et d'autres équipements de conduite.
3

Risque d'accident accru

Manger ou boire en conduisant peut augmenter le risque d'accident car le conducteur peut avoir une réaction plus lente en cas d'urgence, et ne pas être en mesure d'éviter les obstacles sur la route ou de réagir rapidement à un freinage brusque.

Musique, radio et podcast, une source de distraction au volant ?

Oui mais … cela dépend des circonstances !

Écouter de la musique ou la radio peut distraire les conducteurs de la route, surtout s’ils doivent changer de station ou régler le volume. Mais à un volume raisonnable, avec une musique favorisant l’énergie et la concentration, ça peut-être une bonne idée : une musique trop forte ou stimulante peut distraire le conducteur, tandis qu’une musique calme ou apaisante peut aider à réduire le stress et l’anxiété de la conduite.

Écouter la radio ou des podcasts peut distraire le conducteur, surtout s’il doit se concentrer sur les informations ou sur une conversation. Si le conducteur est trop concentré sur ce qu’il écoute, il peut être moins attentif aux autres véhicules, aux panneaux de signalisation et aux autres éléments de la route, ce qui peut augmenter le risque d’accident.

Il est donc recommandé aux conducteurs de faire preuve de prudence lorsqu’ils écoutent de la musique, de la radio ou des podcasts pendant la conduite. Si le conducteur est distrait ou perd sa concentration, il doit immédiatement réduire le volume ou couper complètement la musique ou la radio. Le plus important est de rester attentif à la route et à son environnement pour éviter les accidents.

Les passagers peuvent aussi être une source de distraction au volant

Les passagers peuvent distraire le conducteur en engageant une conversation, en étant bruyants ou turbulents, en jouant de la musique trop fort, en utilisant leur téléphone portable ou en se chamaillant entre eux.

La distraction causée par les passagers peut être particulièrement dangereuse pour les conducteurs débutants qui manquent d’expérience sur la route et qui ont besoin de se concentrer pleinement sur leur conduite.

Il est important pour les passagers de faire preuve de prudence et de ne pas distraire le conducteur pendant la conduite. Un mot d’ordre ? Keep Calm.

Les passagers peuvent également signaler les dangers potentiels sur la route, aider le conducteur à naviguer et offrir leur soutien en cas de besoin. Le plus important est de travailler ensemble pour assurer la sécurité de tous les occupants de la voiture et des autres usagers de la route.